Couleurs !
Aujourd'hui j'ai envie de vous parler de quelque chose qui me remplit de joie : la teinture végétale ! C'est un univers passionnant dans lequel l'expérimentation fait loi.
Pratiquer la teinture végétale ce n'est pas seulement plonger sa matière dans un bain coloré. Pour obtenir une teinte dite "solide", c'est à dire résistante à la lumière et au lavages, il faut respecter des étapes précises, réalisées par bains successifs :
> le nettoyage des fibres
> le mordançage
> l'engallage (facultatif selon les extraits tinctoriaux)
> la teinture
L'étape primordiale c'est le mordançage ; alors même qu'il ne colore pas, c'est ce bain qui garantira une couleur vive et solide car il permet de créer l'affinité entre la fibre à teindre et le colorant de la plante. Comme ma matière est atypique il m'a fallu faire énormément de tests, dont des tests de résistance à la lumière, pour trouver la méthode de mordançage idéale.
Ensuite vient l'engallage. Cette étape permet de charger sa matière en tannins de sorte à obtenir au final des couleurs encore plus profondes.
Enfin, arrivé au moment tant attendu du bain de teinture, le jeu des dosages, le choix des extraits, la température du bain ou son pH ouvrent alors un terrain de jeu extraordinaire !
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Mais à l'atelier je ne pratique pas que la teinture végétale pour créer de la couleur ! Désormais les articles en papier lavable lisse passent à la couleurs grâce à des encres aux teintes vibrantes !
Venez découvrir le collection ENCRE !
une teinture végétale à part : l'indigo
L'indigo est une teinture végétale qui se distingue radicalement des autres procédés tinctoriaux. Cette teinture ancestrale est l'unique moyen naturel d'obtenir du bleu grâce à l'indigotine extraite de plantes variées telles l'indigotier, le pastel des teinturiers ou encore la renouée des teinturiers.
Ainsi sur chaque continent l'homme a développé à partir de plantes locales ce même procédé fascinant qu'est la teinture à l'indigo.
Ici pas de mordançage ou d'engallage. Après le nettoyage des fibres, celles-ci sont directement plongées dans le fameux bain d'indigo. Ce bain n'a rien d'anodin : une simple dilution de l'indigo ne permettrait pas de teindre. Pour que la couleur se fixe, la poudre d'indigo doit subir un processus précis de réduction oxydation.
Alors, au moment de teindre, quelle que soit la methode, d'un continent à l'autre, la magie est la même : plongée dans ce bain jaunâtre, la fibre ressort d'abord verdâtre avant de prendre de magnifiques tons bleus au contact de l'air !
L'indigo est un bain à part : on doit le nourir, le remuer, s'en soucier, s'en occuper. C'est un bain vivant.